13/03/2011

JR, Women Are Heroes



Ce mercredi, au lendemain de la journée de la femme, sortait enfin dans les salles belges « Women are heroes » premier film du photographe et artiste street art JR. Occasion idéale de se pencher sur le travail du jeune français dont le principal lieu d’exposition est la rue.



Women are heroes a pu être présenté comme un documentaire sur la condition et l’importance de la femme dans le monde mais s’apparente plutôt à un carnet de  voyages de l’artiste qui se serait focalisé sur les femmes qu’il a rencontré, frappé par les situations difficiles qu’elles ont pu endurer.

Massive Attack et Patrice signent la musique du film : Magique !


Le photographe a démarré en 2001. À cette époque, il tirait le portrait d’hommes et de femmes, reproduisait les clichés sur des affiches de très grand format et allait les coller sur les murs de Paris sans autorisation à la manière d’un Banksy. C’est pourquoi vous ne verrez pas son visage, toujours masqué d’au moins une barbe, des lunettes et un chapeau. Se qualifiant lui-même d’artiviste, il s’est surtout fait connaitre grâce à son projet Face2Face où il collait les portraits d'un rabbin israélien et d’un imam palestinien côte à côte. 



À l’origine, le projet Women are heroes « a pour objectif de redonner aux femmes le rôle central qu’elles occupent dans leur société et de mettre en valeur leur dignité en photographiant leur portrait à l’aide d’un objectif 28 millimètres, puis en collant ces portraits sur les murs de leur pays. ». C’est ainsi que le street artiste a fait escale au Brésil, en Sierra Leone, au Kenya, en Inde, au Cambodge.



Voir le documentaire, présenté à Cannes en mai dernier et soutenu par son ami Vincent Cassel, rappelle que JR n’est pas un cinéaste mais un photographe. On a l’impression de l’accompagner à travers son périple sur trois continents. Sa caméra remplace nos yeux. On se faufile dans les favelas de Rio comme dans un labyrinthe, on regarde passer le train en Afrique centrale et on participe même à la fête des couleurs, Holi, à Delhi. Entre ces séquences visuellement bluffantes, les témoignages de ces femmes touchantes nous rappellent le thème du documentaire. Veuves, orphelines, mariées de force, violées, prostituées, abandonnées, endeuillées, frôlant de justesse le pathos JR arrive tout de même à nous transmettre le message que ces femmes ont voulu faire passer : Nous existons. « Ses œuvres ne vont pas améliorer ma condition, mais si des gens voient ma photo, ils vont s’intéresser à moi, se poser des questions sur moi et je serai fière ». Elles portent l’espoir comme étendard.



Certaines critiques soupçonnaient le film de n’être qu’une publicité personnelle. En effet, loin de la période de débrouille à coller seul ses affiches dans la rue, JR expose maintenant dans les galeries et musées les plus célèbres. Il travaille avec une équipe et ses productions se vendent très bien sur le marché de l’art atteignant même 40 000 $. Cependant, il finance lui-même ses projets et les voyages que cela implique. Il est vrai qu’il s’est éloigné du street art authentique, obtenant désormais des autorisations pour exposer dans les lieux publics, mais ce n’est que pour prendre une dimension différente, plus grandiose.



JR lance Inside Out , un nouveau projet auquel chacun peut participer !



« Women are heroes » en salles depuis le 9 mars en Belgique, notamment au cinéma Arenberg.


Par V.V.

3 commentaires:

  1. Je suis tout à fait d'accord avec ce que tu as écrit. De plus les images de ce film sont magnifiques.
    Super bien écrit en tout cas ;)

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  2. BRAVO!!! & MERCI...

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